CERCC
 

Appel à communication. Colloque "D’après Flaubert", les 11 et 12 juin 2020.

Appel à communication

Colloque orga­nisé par le CERCC et le CÉRÉDI

« (D’)après Flaubert » Jeudi 11 - ven­dredi 12 juin 2020

ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE DE LYON

Depuis février 2016, le site Flaubert pré­sente une nou­velle res­source pour les cher­cheurs : « Flaubert sans fron­tiè­res », base de don­nées des tra­duc­tions des œuvres de Flaubert à l’étranger. Mise en œuvre par une équipe de 38 col­la­bo­ra­teurs repré­sen­tant 30 lan­gues et 33 pays, cette base est conçue comme un « work in pro­gress » des­tiné à s’étendre d’une part aux créa­tions ins­pi­rées par l’œuvre de Flaubert, d’autre part aux études cri­ti­ques dont elle a fait l’objet dans le monde entier.

Après une pre­mière ren­contre autour des tra­duc­tions, en juin 2016, notre équipe pré­pare pour les 11 et 12 juin 2020 un Colloque International, « (D’)après Flaubert », centré sur les créa­tions entre­te­nant avec ses œuvres des liens expli­ci­tes. Nombre de ces pro­duc­tions ont été recen­sées sur le site Flaubert (https://flau­bert.univ-rouen.fr/deri­ves/) : sous le terme géné­ri­que de « Dérivés », s’y trou­vent regrou­pées des adap­ta­tions (théâ­tre, musi­que, opéra, chan­son, cinéma, télé­vi­sion, BD, romans-photos, lec­tu­res enre­gis­trées, etc.), des illus­tra­tions, ainsi que dif­fé­ren­tes varié­tés d’inter­tex­tes, roma­nes­ques ou non, incluant les paro­dies et les pas­ti­ches.

La for­tune « sans fron­tiè­res » du roman de Flaubert le plus sou­vent tra­duit, retra­duit, adapté etc. à l’étranger, à savoir Madame Bovary, a ainsi fait l’objet, en décem­bre 2002, d’un grand col­lo­que orga­nisé par Y. Leclerc et N. Terrien, publié en 2004 sous le titre Le bova­rysme et la lit­té­ra­ture de langue anglaise (Publications de l’Université de Rouen n°357, 2004), com­pre­nant par exem­ple plu­sieurs arti­cles consa­crés au roman de Kate Chopin, The Awakening (L’Éveil) dont l’héroïne (qui finit par se sui­ci­der) se pré­nomme Edna, allu­sion à peine voilée au per­son­nage de Flaubert dont la roman­cière amé­ri­caine s’est ins­pi­rée. Cependant, bien des œuvres et bien des ten­ta­ti­ves s’ins­cri­vant par le biais d’une réfé­rence expli­cite dans le sillage de Flaubert méri­tent d’être ana­ly­sées ou décou­ver­tes, tant il est vrai que leur examen nous informe tant sur le pro­ces­sus esthé­ti­que et psy­cho­lo­gi­que de la filia­tion reven­di­quée, que sur les méta­mor­pho­ses liées aux lec­tu­res de Flaubert en d’autres lan­gues et au sein d’autres cultu­res, ou sur des pro­cé­dés d’actua­li­sa­tion/vul­ga­ri­sa­tion par­fois déto­nants. Compte tenu de l’ampleur du champ de recher­ches ainsi sol­li­cité, les pro­po­si­tions de com­mu­ni­ca­tion concer­ne­ront de pré­fé­rence des créa­tions dans les­quel­les la réfé­rence à Flaubert et/ou à l’une de ses œuvres est incontes­ta­ble, c’est-à-dire non seu­le­ment expli­cite mais viable. Les aléas de l’inter­cultu­ra­lité et la noto­riété même d’un écrivain peu­vent par­fois, en effet, sus­ci­ter des rap­pro­che­ments sans véri­ta­ble fon­de­ment. On pense au film chi­nois de I am not Madame Bovary : le titre du film tel qu’il a été dif­fusé hors de Chine est une cita­tion expli­cite de Flaubert, alors que l’œuvre de Feng Xiaogang est une créa­tion sans lien avec Flaubert, ins­pi­rée par un récit tra­di­tion­nel évoquant une femme jugée débau­chée, Pan Jinlian, dont le nom (devenu une insulte dont se défend jus­te­ment l’héroïne de Xiaogang), figure dans le titre ori­gi­nal. A contra­rio, Val Abraão de M. de Oliveira, est l’adap­ta­tion d’un roman de la roman­cière por­tu­gaise Agustina Bessa-Luis dont la filia­tion flau­ber­tienne est patente, tant par le nom de l’héroïne, Ema, que par cer­tains éléments de l’intri­gue ori­gi­nelle (la scène du bal) et par l’évocation empreinte d’ironie et de mélan­co­lie d’un milieu social et de cir­cons­tan­ces pro­pi­ces aux fras­ques de la « Bovarinha », comme l’a montré Mary Donaldson-Evans dans son ouvrage Madame Bovary at the Movies, Adaptation, Ideology, Context (Amsterdam / New York, Rodopi, « Faux-Titre », 2009).

Les com­mu­ni­ca­tions seront d’une durée de 30 mn. La ver­sion écrite, d’une lon­gueur maxi­male de 30000 carac­tè­res (espa­ces inclus) devra être four­nie aux orga­ni­sa­teurs au plus tard au len­de­main du col­lo­que : en effet, la publi­ca­tion des textes rete­nus par le Comité Scientifique aura lieu en 2021, dans le cadre du Bicentenaire. Les pro­po­si­tions de com­mu­ni­ca­tion, com­pre­nant une bio-biblio­gra­phie de 4/5 lignes, et un résumé d’une ving­taine de lignes (en fran­çais ou en anglais), seront envoyées conjoin­te­ment aux orga­ni­sa­teurs du Colloque, au plus tard le 31/10/2019 :

Eric Dayre, Pr. de lit­té­ra­ture com­pa­rée, direc­teur du CERCC, ENSL.

Florence Godeau, Pr. de lit­té­ra­ture com­pa­rée, Université de Lyon – CERCC